- AVIGNON (géographie)
- AVIGNON (géographie)AVIGNON, géographieVille d’importance moyenne, Avignon doit à quelques-uns de ses monuments un prestige universel. Du pont qu’un berger inspiré (saint Bénezet) aurait réussi, avec l’aide populaire, à lancer au-dessus des deux bras du Rhône et de l’île de la Barthelasse et qui fixa dès le XIIe siècle le passage de la route d’Italie en Espagne, il ne reste que quatre arches sur vingt-deux. La forteresse gothique que les souverains pontifes (Benoît XII et Clément VI) érigèrent comme palais au XIVe siècle demeure l’un des monuments les plus visités de France, et les remparts qui ceinturaient la capitale de la chrétienté rappellent encore la période la plus glorieuse de l’histoire d’Avignon. Le pont et le palais sont ancrés au rocher des Doms, qui à toutes les époques a abrité les populations locales (importants vestiges chalcolithiques mis au jour lors de récents travaux), ainsi placées à l’abri des crues du Rhône et de la Durance. Capitale déchue, Avignon a longtemps été contenue à l’intérieur des remparts médiévaux, le long desquels la voie ferrée a pu être installée sans difficulté au milieu du siècle dernier. Mais l’accroissement de la population a été très rapide au cours des dernières décennies, puisqu’elle est passée, de 1946 à 1968, de 60 000 à 86 000 habitants, et la ville s’est étendue sur la plaine alluviale du confluent du Rhône et de la Durance, notamment aux dépens des exploitations maraîchères, le long des grandes voies d’accès: route de Tarascon, route de Marseille surtout (marché d’intérêt national, parc des sports, Z.U.P. et centres commerciaux), route de Lyon qui la relie à sa banlieue industrielle (Le Pontet et Sorgues). Mais dans le même temps s’opérait un transfert de population des vieux quartiers, dont la rénovation s’impose souvent (la Balance) et qui posent des problèmes ardus pour la circulation automobile (parking souterrain de la place du Palais, parking aérien des nouvelles halles) vers les nouveaux ensembles d’habitations. C’est néanmoins à l’intérieur de la ville que se situe toujours le cœur commerçant et administratif. La banlieue résidentielle a occupé les hauteurs de la rive droite du Rhône dans le département du Gard (Villeneuve-lès-Avignon, les Angles) et la rive gauche de la Durance dans celui des Bouches-du-Rhône; au total, l’agglomération comptait 181 177 habitants en 1990.Avignon se signale cependant par la faiblesse de ses effectifs industriels (23,8 p. 100 de la population active, les entreprises du bâtiment occupant une place importante). Si les industries textiles ne sont plus qu’un souvenir perpétué par les grandes roues à aubes de la rue des Teinturiers dans le vieil Avignon, on y retrouve l’industrie traditionnelle du papier, aux côtés des activités liées à l’agriculture: engrais, conserves. Dans la ville même (86 938 hab. en 1990), le secteur tertiaire groupe 78,4 p. 100 des actifs. Non seulement Avignon distribue biens et services à la première région de France pour la production des fruits et des légumes (le Comtat), mais elle est aussi le grand centre de transactions marchandes du couloir rhodanien entre Lyon et Marseille. En fait, son influence commerciale et son attrait culturel s’étendent bien au-delà. Ainsi, son marché d’intérêt national ajoute aux fonctions de marché de consommation et d’expédition celle de redistribution dans le quart sud-est de la France.Le festival d’Avignon, organisé après la Seconde Guerre mondiale par Jean Vilar et l’équipe du Théâtre national populaire, a vu grandir son succès en même temps que se diversifiaient les spectacles et que se multipliaient les lieux scéniques: 100 000 à 120 000 entrées en un mois pour les spectacles officiels, presque autant (80 000 à 90 000) pour les manifestations privées; il est devenu un centre exceptionnel de rencontres et d’échanges.
Encyclopédie Universelle. 2012.